Ma reconversion !

Ma reconversion !

Devenir pâtissière ?! Pourquoi pas !
Après des études de droit et un master en poche, j’ai décidé il y a 5 ans de tout plaquer pour faire des gâteaux !

Je vais être honnête, la pâtisserie n’est pas une vocation. Quoi???!! 😱 

Et non, ce n’est pas le métier dont je rêvais quand j’étais petite, je ne me rappelle même pas l’avoir envisagé!

Du coup comment j’en arrive là aujourd’hui ? 

.

« Et toi, tu voudras faire quoi quand tu sera grande? »

Une question courante n’est ce pas?! « Moi quand je serai grande je serai maîtresse, vétérinaire… » Et bien moi je n’ai jamais vraiment eu de réponse à cette question. Alors j’ai appris à l’esquiver. J’ai eu la chance d’avoir des facilités scolaires qui m’ont permis de poursuivre des études plutôt générales, « qui mènent à tout »!

Baccalauréat Scientifique, licence puis master de droit, la question n’est toujours pas résolue…

J’intègre une prépa pour les concours de la police et gendarmerie. Mais voilà, je réalise que ce n’est pas du tout fait pour moi. C’est un événement tragique qui me l’a fait réaliser : les actes terroriste de Charlie hebdo…
J’étais en train de réviser pour mes concours blancs et là je me retrouve confrontée à toute cette violence, cette haine.

Non, décidément je ne me sens pas la force mentale pour devenir policière et affronter cela au quotidien, pour être confrontée à la souffrance (et à la bêtise incurable).

Alors voilà, j’ai 24 ans, une formation théorique en droit et aucune idée de ce que je veux faire.

.

Et si je faisais des gâteaux ?!

Assez pragmatique, je me suis lancée dans des listes de métiers, j’ai arpenté les forums, fait 50 tests d’orientation…

Petit à petit, deux critères finissent par ressortir :

  • Je veux du concret. Après quasiment 6 ans dans les bouquins et la théorie, j’ai envie de créer des choses tangibles.
  • Je veux apporter du plaisir. J’ai envie que mon métier participe au bonheur des autres, s’inscrive dans un aspect positif de leur vie.

La pâtisserie fait partie de ma liste, mais au même niveau que beaucoup d’autres métiers (agent immobilier, animateur en camping..!)

C’est un concours de circonstance qui a fini par me guider jusqu’au gâteaux !

Je cherchais un travail alimentaire le temps de trouver ma voie, et là je tombe sur une offre de vendeuse en boulangerie pâtisserie juste à côté de chez moi. Ça tombe bien, j’ai déjà fait ça lors de jobs d’été.

J’obtiens le poste et je découvre avec un nouvel œil le domaine de la pâtisserie. Très vite devenir pâtissière m’apparaît comme une évidence. J’ai toujours fait pleins de gâteaux pour mes amis, ma famille. C’est un métier qui semble permettre une belle créativité et croyez le ou non, les horaires matinaux me bottaient pas mal (lève tôt un jour, lève tôt toujours!).

Mais la vente et la pâtisserie sont deux choses bien différente, pour confirmer mon choix je me dégote (au prix de nombreuses recherches, rejets…) un stage de pâtissière. Je le cumule avec mon poste de vendeuse pendant quasiment un mois. Des semaines intenses, mais qui finissent de me convaincre :

Quand je serai grande je serai pâtissière !

.

Et maintenant, on fait comment ?!

Et oui, plus facile à dire qu’à faire ! Je cumulais quand même pas mal de tares!!!

  • Etre une femme
  • Avoir 24 ans
  • Etre en reconversion
  • Mais surtout être une femme !

Le critère de l’âge s’explique assez facilement : le coût ! un apprenti de 16 ans gagnait environ 300 euros et au delà de 21 ans c’était 800.

Mais au final le plus compliqué a été de me faire prendre au sérieux! Pour les employeurs j’étais juste une nana qui avait trop regardé la télé et qui voulait mettre des petits fleurs sur des gâteaux. Pour eux j’étais une petite princesse qui n’allait faire que râler et qui ne savait pas dans quoi elle mettait les pieds (et mes connaissances juridiques avaient l’air d’en inquiéter quelque uns aussi!). Comme quoi les clichés sont tenaces et c’est une réalité, les patrons embauchent bien plus facilement un homme qu’une femme.

Mais allez, ne restons pas sur cette note négative parce qu’à force de recherches j’ai fini par trouver un employeur pour faire mon CAP en apprentissage! et j’ai rencontré tout au long de mon parcours des personnes formidables qui ont cru en moi et m’ont permis de progresser et d’être là où je suis aujourd’hui !

.

Et c’est parti pour le CAP !

Et voilà, septembre 2015, me voilà de retour au lycée à 24 ans ! Enfin plus précisément au CFA (Centre de Formation des Apprentis) de Dardilly où je suis des cours théoriques et pratiques une semaine par mois. Le reste du temps je travaille dans une boulangerie pâtisserie : la Maison Pozzoli à Lyon.

C’est grâce à eux que j’ai pu débuter dans le métier. Ils ont vu un avantage à mon âge au lieu d’y voir une tare. Ils ont compris que ma formation en droit m’avait apporté de la rigueur et de la persévérance.

Comment résumer ma première année d’apprentissage ?… INTENSE !

Déjà c’était une totale découverte du métier, des techniques, recettes,… Mais au delà de ça, c’est surtout le rythme de l’apprentissage avec l’enchaînement école/travail que j’ai trouvé difficile. Des journées de travail chargées avec des horaires de travail compliqués (commencer à 3h du mat’!), à coupler avec des révisions théoriques. Surtout qu’en commençant en septembre, la période des fêtes arrive très très vite et on est clairement pas prêts!!

Côté écoleCôté entreprise
Ici on est traités comme des enfants.

Les cours théoriques sont enseignés à un rythme soporifique. Certains sont intéressants comme la technologie des aliments mais la plupart m’ennuient profondément (survol de comptabilité inutile, anglais niveau Gad Elmaleh, cours d’éducation civique…).

Heureusement il y a 2 jours de TP par semaine, où on met la main à la pâte (ahahaha, oui, j’aime l’humour).
C’est l’occasion de voir tous les classiques de la pâtisserie qu’il faut maîtriser pour l’examen et de poser des questions, se tromper, ce qui est plus difficile en entreprise.

Côté « collègues », la moyenne d’âge est jeune, je fais de belles rencontres tout de même qui aident à faire passer les semaines un peu plus vite!
Ici on est traités comme des…euh…des apprentis !

Les expériences sont très variées dans ma classe. Certains sont réellement exploités, dans des entreprises ne respectant rien, d’autres ont la chance d’avoir des patrons soucieux de transmettre leur savoir faire.

Je pense avoir eu plutôt de la chance. Sans dire que tout a été rose, loin de là, j’ai eu de très bons collègues.

Bon clairement j’ai passé beaucoup de temps à faire des flans, tartes aux pommes, brownies ou panacotta!! Mais j’ai beaucoup appris et les conditions de travail étaient correctes.

Ma période des fêtes reste tout de même très compliquée, beaucoup de pression et la peur de s’être trompé de voie à nouveau ! Mais mars arrive et ça va mieux !

Mais c’est encore chez moi que je pâtisse le plus !

Grâce à ma famille, mes amis et leurs réseaux, j’ai très rapidement reçu des commandes de gâteaux ! J’ai pu réaliser des entremets et des buffets pour des thèses, mariage, anniversaires…

Je ne vous parle pas des scènes de guerre dans ma cuisine! Mais j’ai pu améliorer ma technique, et créer de nouvelles choses pour les surprendre et leur faire plaisir.

Faire des gâteaux personnalisés, y mettre tout son cœur parce qu’on sait comme ça va faire plaisir c’est ça, exactement, la raison pour laquelle je suis devenue pâtissière!

Alors voilà, après une année chargée en émotions et en sueur, j’obtiens mon CAP pâtissier en juin 2016! (quelques unes de mes réalisations pour l’entrainement au CAP)

.

Et on continue l’apprentissage, direction la mention complémentaire !

Histoire de garder ce statut d’apprenti auquel je m’étais finalement attachée (!), j’ai continué en mention complémentaire pâtisserie spécialisée (confiserie, chocolaterie, glacerie) mais dans une autre entreprise. C’est grâce à un collègue rencontré lors de ma première année que j’ai trouvé cette place au sein de la Maison Drap (Lyon) où il était chef pâtissier.

Contrairement à ma première année où l’on était 5 en pâtisserie, là c’était juste le chef et moi ! Rapidement je me suis retrouvée en charge seule de la production sur ses jours de congés.

Mon chef a été très investit dans ma formation (mille mercis Wilfried !!). Il m’investissait pleinement dans le processus créatif et j’ai pu proposer mes propres pâtisseries (exemple le dôme passion framboise crée pour la St Valentin).

Au delà de la technique, cette année m’a apporté autonomie, organisation, gestion du stress et rapidité.

Côté CFA, les cours sont assez similaires au CAP, les journées toujours un peu longues heureusement j’ai mon acolyte Manon avec moi !

En juin 2017 j’obtiens ma mention et je quitte Maison Drap pour chercher mon premier poste en tant que pâtissière!

.

Fini l’apprentissage, direction la vie active !

C’est Yohan et Sharlène qui me font confiance pour les rejoindre dans l’aventure Au Pain des Traboules (à Lyon 1er). Ils viennent de racheter une boulangerie pâtisserie et s’apprêtent à ouvrir. Me voila seule aux commandes de la pâtisserie d’une boutique. Je crée ma gamme de A à Z, des éclairs aux cookies en passant par les entremets ou les tartes.

Ils me laissent quasiment carte blanche sur la création. Je me constitue petit à petit ma clientèle et laisse libre court à ma créativité (bon, ils n’étaient pas vraiment prêts pour les cupcakes à la bière et au bacon!!). Je développe également de la communication sur les réseaux sociaux facebook et Instagram. Deux ans plus tard, je passe responsable de la boutique. Je gère une équipe de deux boulangers et deux vendeuses, ainsi que les commandes de matières premières, la stratégie de vente… C’est une période chargée mais très enrichissante.

Pourtant je sens que j’arrive un peu au bout de ce que je peux proposer en terme de pâtisserie et je commence à avoir des envies d’ailleurs. J’ai besoin de travailler en équipe pour redonner de l’élan à ma créativité et découvrir de nouvelles techniques. Mais mon investissement dans l’entreprise (et avec mes patrons et collègues) est tel que je n’arrive pas vraiment à partir. Finalement c’est le confinement (numéro 1!!) qui va me décider. A l’arrêt forcé, j’en profite pour réfléchir :

Il me faut un nouveau challenge!! Je décide de quitter la boutique pour m’essayer à la pâtisserie de restauration!

.

Et direction les Landes pour une saison en restauration!

Juin 2020, je quitte tout, appart boulot amis famille et je m’en vais direction Vieux-Boucau-les-bains, un petit patelin au bord de l’océan !

C’est grâce à Xavier, gérant de l’Odice brasserie restaurant, que je me lance dans cette aventure. Je rejoins une grosse équipe (plus de 40 employés en haute saison) et je découvre l’univers de la restauration et des saisons!

Au delà de l’aspect professionnel pur, cet été est rempli d’émotions diverses et variées (et de nombreux couchers de soleil sur l’océan, une véritable addiction pour moi!!) Je vous prépare un article dédié à cet expérience! Mais en quelques mots :

  • On est une équipe de 5 filles : Eugénie, Charlotte, Oiana, Stéphanie et moi
  • On gère de gros services, et en plus des desserts à la carte on crée des desserts jour, semaine et on envoie des kilos de glaces et de crêpes!
  • C’est un rythme de travail très intense mais aussi très satisfaisant, par la proximité avec les clients (le coin pâtisserie est carrément dans la salle de resto!

Un grand merci à toute l’équipe de l’Odice et à toutes les personnes que j’ai rencontré à VB qui ont rendu cette expérience unique !

.

.

.

What now ?!

La fin de l’été est vite arrivée, presque aussi vite que le reconfinement ! Les options de travail sont un peu réduites, la saison d’hiver plus que compromise.. Du coup de mon côté je suis rentrée chez mes parents pour passer l’hiver en espérant trouver un emploi en boutique dans le coin. En attendant j’essaye de vous proposer des recettes (faut avouer que ça occupe bien mes journées de confinée aussi!).

Mais l’idée d’ouvrir ma boutique se fait de plus en plus forte, est ce que le panda pâtissier va bientôt se lancer ??

To be continued….!

.

Petit bonus rien que pour vous !

Quand je vous dis que j’ai toujours été gourmande et que je faisais beaucoup de gâteaux avec ma famille (pas de jugement hein, la mode n’était pas la même qu’aujourd’hui ! ).

                          

4 réflexions sur “Ma reconversion !

  1. Bonjour, en réflexion actuellement pour une reconversion, j’aurai souhaité savoir s’il était possible de discuter par téléphone. Votre histoire ressemble beaucoup à ma situation. La différence est que que j’ai plus de 20 ans d’entreprise.
    Merci

    J’aime

      1. Bonjour,
        Nous ne nous connaissons pas , néanmoins je permets de partager avec vous mon regret de vous lire.
        Je comprends parfaitement que ma demande de discuter ensemble soit complètement décalée, je vous laisse décider et sachez que je serai très heureuse de vous écouter

        J’aime

      2. N’hésitez pas à m’appeler après le 14 février j’aurai plus de temps pour vous répondre 🙂 mon numéro est sur le site! Bonne journée

        J’aime

Laisser un commentaire